
Séparés.
Non parce que N/nous l’avions décidé, ou parce que c’était nécessaire pour N/nous. Non.
Mais par obligation… celle d’une lumière qui s’éteint, d’un dernier souffle venu se briser sur le miroir du temps, celle d’une vie qui s’en va et qui laisse derrière elle les pleurs et la douleur de l’absence.
Un événement qui arrive hélas, bien souvent dans la vie de tout un chacun.
Je ne sais pas comment vous les traversez ces instants là, mais ils sont pour moi difficiles car ils me mettent face à ma plus grande peur : celle de la perte, celle de l’absence, celle de vieillir…ou celle encore de mourir. Oh je sais bien que nous sommes tous amenés un jour à quitter ce monde. Ma crainte est dans ce temps aléatoire que la vie nous donne : peut-être aujourd’hui, peut-être demain… comme une épée de Damoclès que nous avons tous au dessus de nous et qui décide de s’abattre au gré du hasard, ou au gré de nos choix de vie aussi.
Et dans ces moments là, je suis seule. Seule avec mes peines, mes chagrins. Seules avec mon manque, et l’absence.
Et je suis seule face à mes peurs, mes doutes.
La perte d’un être cher nous renvoie simplement à ce qu’il y a de plus égoïste je pense: nous-même. Elle nous met face à un miroir qui reflète tout ce qui s’est déjà passé, tous les chemins que nous avons pris qui nous ont mené jusqu’à aujourd’hui, et tous ceux qu’il nous reste encore à emprunter. Ces chemins fait de bifurcations, de voies sans issue, de directions multiples difficiles à prendre.
Ce moment où ma philosophie de vie prend tout son sens: « une vie on en a qu’une, et personne ne peut la vivre à notre place ». Oui, je revendique le droit à l’égoïsme. Pour m’épanouir le temps qu’il m’est donné ici bas. Pour réussir à vivre cette vie de la façon que j’ai choisi, et non comme il faudrait que je la vive, pour faire bien, pour les autres.
Je le ferais du mieux que je peux. En évitant de blesser ceux que j’aime, ou ceux qui comptent.
Et bien que parmi les miens pour passer cette épreuve, j »avais au fond de moi, dans ma chair, dans mon cœur, dans mon âme, ce besoin quasi viscéral de me sentir vivante, et d’être à Vos pieds. Ce besoin de Vous retrouver, de me retrouver, de N/nous retrouver. Pour vivre, pleinement. Vibrer. Sentir mon cœur battre follement dans ma poitrine. Sentir Votre présence physique. Vous avez été mon soutien, quand moi je soutenais les autres.
Je voulais Vous retrouver, et m’autoriser, l’espace d’un instant, à lâcher le contrôle. M’en remettre à Vous. Et sombrer loin de tout ça. M’évader.
Et ce temps est venu.
Toute cette journée de jeudi, je n’ai eu que cette idée en tête: Vous rejoindre. J’aurais voulu pouvoir le faire plus tôt, pouvoir courir vers Vous. Juste sentir Votre présence, Votre bienveillance ou simplement Votre amour.
J’ai patiemment attendu le soir pour pouvoir Vous rejoindre. La route me semblait incroyablement longue.
Je Vous signale mon arrivée au péage.
Votre réponse m’interpelle.
« Promène toi. Je suis bloqué 10 minutes »
Voilà quelque chose de nouveau… Mon cerveau mouline. Bloqué? Peut-être une visite impromptue. Je tourne donc en ville les yeux rivés sur mon téléphone et sur l’horloge de ma voiture…10 longues minutes . Ayant roulé sans aucun but pendant ces presque 10 minutes, je rentre sur le parking, je m’apprête à me garer quand je Vous vois juste devant moi, marchant vers chez Vous… Sourire… J’en profite pour subtilement me rincer l’œil au passage.
Je me gare juste quand mon téléphone vibre à nouveau:
« Ou es-tu? »
« Derrière » … je souhaitais mettre « derrière Vous » mais mon message est parti trop vite…sourire.
« Entre »
Me revoilà dans mes habitudes, bien qu’un peu mise en branle par cet inhabituel impondérable de 10 minutes. Il est presque 21h… Soit bien plus tard que d’habitude, ayant moi-même été retardée. Et ça me chiffonne.
Je pousse la porte et prends enfin place sur mon tapis. Vos doigts claquent et je me glisse à Vos pieds pour Vous saluer. Vos mains glissent sur moi, me relèvent vers Vous et N/nos bouches se rejoignent en un doux baiser.
Je prends place, tête sur Votre torse, avec ce besoin de me laisser aller simplement. Vider mon esprit de toutes ces images, de ces dernières épreuves.
« Comment vas-tu? »
« Bien mon Maître »
« Je suis heureuse de Vous retrouver. J’en avais besoin. »

Une fois le repas terminé, Vous débarrassez le couvert et partez vers la cuisine. Je me lève de mon siège, et au moment où je lève mes yeux vers Vous, je vois arriver, fendant les airs, mon bandeau. Je tends le bras et l’attrape au vol.
« Sur ton tapis ».
Le fouet vient claquer à mes côtés. Je souris.
« Front au sol. »
Le fouet viendra glisser sur tout mon corps. Mais je suis encore habillée et la morsure sur le tissu de ma robe n’est pas complète. Seules celles qui claquent là où ma peau est nue me mordent vraiment la peau. Pour mon plus grand plaisir, parce que j’en ai besoin. Visage au sol, les yeux cachés par le bandeau, je sens mes yeux doucement s’humidifier… parce que je relâche le trop plein de tout ces jours derniers. Mais je ne m’y autorise pas vraiment et reprend vite le contrôle afin de jouir pleinement de tout ce que vous avez à m’offrir.
Vous me redressez à genoux sur mon tapis et faites descendre mon string au niveau de mes genoux. Ce dernier se retrouve tendu entre mes cuisses car mes jambes sont bien évidemment, écartées. Vous êtes derrière moi, et Vos mains glissent sur ma peau, jusqu’à venir entre mes cuisses, légèrement humide. Vos doigts commencent leur danse délicieuse sur mon bouton de rose. Lovée dans Vos bras, offerte, je me laisse doucement glisser vers le plaisir que Vos doigts m’offrent.
Vous Vous interrompez et à nouveau, le fouet vient claquer sur mon cul, parfois le cracker glisse sur mon antre, et je ressens comme une brûlure vive mais pas insoutenable pour autant.
Vous venez Vous placer devant moi et me saisissez par les cheveux. D’instinct, j’ouvre la bouche et tend ma langue, ne sachant à quelle fin Vous me placez ainsi. Je ne sais si c’est ce que Vous aviez prévu, ou si c’est de me voir ainsi offerte, mais Vous m’offrez Vos bourses à lécher et, venez glissez peu après, Votre queue dans ma bouche, aussi loin que ma gorge peut Vous recevoir. Vous usez de ma bouche pour mon plus grand plaisir, cherchant à repousser mes apnées, que, je réalise, maîtriser de mieux en mieux, bien que parfois sujette encore aux hauts le cœur.
Vous venez à nouveau Vous placer derrière moi:
Vient le tour de Vos mains qui caressent tour à tour ma nuque ou mon dos, glissant jusqu’à mes fesses… où elles claquent divinement bien! Puis, Vos mains viennent caresser ce qu’elles ont rougi. Il me semble même sentir le contact de Vos douces lèvres s’y poser. Une façon de me faire comprendre que Vous les chérissez peut-être…sourires…
»Qui t’a dis de bouger ? »
Je m’excuse. Humiliée de mon attitude. Et pourtant infiniment bien de me voir ainsi reprise par Vous. Ne souhaitant pas recommencer, je décide de me laisser aller complètement, de faire le vide, de lâcher prise.
La cravache reprend sa danse entre mes cuisses, venant mordre mon mont de vénus… Mes gémissements se font plus bruyant. Vous me relevez à genoux contre Vous et me glissez à l’oreille:
« Tu veux le bâillon? »
« Non mon Maître! »
Quelques minutes plus tard, Vous tirez ma tête en arrière avec un « Ça suffit! » qui ne laisse place à aucune négociation possible de ma part.
Vous prenez la direction de la cuisine. J’entends à nouveau le bruit des pinces à grelots que j’aime tant…et je souris. Je souris d’autant plus quand j’entends ce même bruit se rapprocher de moi. Vous me les installez sur la pointe des seins, après avoir pris soin de me pincer les tétons pour les travailler un peu. J’appréhende légèrement tant j’ai crainte de ne plus réussir à les supporter. Pourtant non. Une fois placés, leur morsure irradie sur mes seins d’une douce chaleur. Chaque mouvement me faisant prendre conscience de cette partie de mon corps avec qui je suis en guerre depuis quelques temps. Surtout ce soir.
Vous partez quelques instant, me laissant seule face au canapé, dos à la pièce. Soudain, je reçois sur moi la corde. Ma main droite vient se poser dessus et l’enserre affectueusement… elle m’avait manqué.
Vous Vous offrez un léger répis, et je souffle un peu également mais ne relâche pas mon emprise sur cette corde, ce lien physique et matérialisé qui N/nous représente tant : elle est d’une belle longueur, et très solide. Et sa couleur est d’un rouge ardent.
Vous Vous relevez et venez vers moi:
Je tend mes deux poignets l’un à côté de l’autre, face à Vous. Vous m’attachez assez fort mais cela reste supportable et j’adore ça. Etre ligotée, livrée à Vous, sans aucun moyen de me défaire, sans aucune issue…sauf celle que Vous m’octroierez quand Vous l’aurez décidé.
»Lève toi »
D’une voix douce Vous me glissez à l’oreille cette phrase sur un ton des plus pervers et délicieux:
» Maintenant …on va pouvoir se faire plaisir. On va pouvoir s’amuser »
Vos mots, Votre ton, Votre gestuelle accompagnant cela…tout m’excite infiniment. J’en souris de plaisirs anticipés.
Du pied, Vous accentuez l’écartement de mes jambes. Je m’attends alors à recevoir de nouveau la cravache sur mon antre…. Mais non! C’est une vibration délicieuse qui vient éveiller mon clito au plaisir. Ne pas l’avoir vu venir, du fait du bandeau sur mes yeux, en accentue encore plus l’effet. Vous jouez ainsi avec lui quelques instants, avant de finalement glisser le vibro dans mon antre humide et affamée.
Vous modifiez l’intensité des vibrations tout en faisant des mouvements de va-et vient avec Votre jouet , dans mon intimité ruisselante.Je sens monter en moi un plaisir sourd… qui me part du creux des reins, doucement, remontant l’échine de mon dos … Je suis à deux doigts de jouir mais je n’ai reçu aucun signal, aucune autorisation me le permettant… Mon ventre se tord, mon corps me brûle… Je me retiens de jouir avec difficulté mais je ne veux pas céder, pas encore.
Vous m’offrez un moyen de me concentrer sur autre chose en me glissant un doigt dans la bouche, que je m’empresse de sucer et lécher.
Vous venez Vous coller à moi dans mon dos. Mes bras toujours suspendus au dessus de moi.

« Oh oui !!! »
« Qu’est-ce que tu veux ? »
« Je veux la sentir en moi »
« Je veux que vous me preniez!! »
« Je veux me sentir rempli de Vous… Je veux vous entendre gémir, jouir de plaisir. »
A mes paroles, Vous joignez l’acte: Vous me pénétrez et sentir Votre dard glisser en moi et me fendre, m’électrise le corps, telle une décharge électrique.
« A qui tu appartiens ? »
« A Vous mon Maître. »
« Je n’entends rien. Je répète. Je n’entends rien. Plus fort ! »
Pourtant, mon corps semble être un livre ouvert pour Vous:
»Vas y, lâche toi! »
Voilà qu’arrive la délivrance. Mes mains agrippent la corde au dessus de moi, mon premier orgasme est décuplé d’avoir attendu de pouvoir jouir… Mais mon corps ne ralenti pas sa cadence. Et je sens arriver de façon insidieuse une deuxième vague. Je n’ai plus de retenue quand surgit mon deuxième orgasme, au point que je pense que Vos voisins n’ont pas du y échapper.
Vos mains glissent le long de mes bras et me libèrent de la corde au plafond. Tout va bien.
»A genoux »
Du temps que Vous prenez pour Vous rafraîchir, je ne bouge pas. Je suis là, tremblante et laissant quelques larmes glisser sur mes joues, insidieusement cachées par le bandeau toujours en position. Soudain, je réalise que je ne me sens pas comme d’habitude. Comme en état de choc…. Je suis surprise de tant de mots de Votre part, que j’ai adoré entendre, surprise d’avoir eu tant à Vous parler, j’ai également beaucoup aimé. Mais tout à coup, resurgit l’angoisse de mon corps: de part cette remarque vexante ou maladroite, faite par mon époux sur ma perte de poitrine, un peu plus tôt avant mon départ, de part Vos jeux sur mes seins. Ma crainte de ne pas ou ne plus répondre à Vos attentes ou critères de beauté…
»Viens ici »
J’avance vers Vous, et ne voyant toujours pas où mes pas me mènent, je me prends la table dans la tête ….rires. Mes repères semblent bien brouillés.
»Essaye d’y voir clair »
J’y vois là une invitation à retirer le masque: ce que je fais.
»Je t’ai demandé de l’enlever ? »

Sur le moment, je n’ai pas compris Votre silence…. avec le recul, je l’ai interprété ainsi: Vous m’avez toujours dit que si Vous veniez à Vous lasser de moi, N/nos séances seraient plus espacées.
Je vois également que Vous prenez soin de valoriser ma poitrine par Vos jeux et attentions. Donc, je n’ai rien à craindre de ce côté là. Et puis, au delà de ce détail physique, ce n’est pas ma poitrine qui fait de moi Votre soumise… C’est un tout. Mon corps dans son ensemble, mon cœur, mon âme font de moi celle que je suis devenue. Et chacun de Vos gestes, chacune de Vos attentions me le rappelle. J’arrive aujourd’hui à lire au travers de Vos silences…j’espère en faire une lecture non erronée.Merci mon Divin Maître pour chacun de N/nos délicieux moments. Merci de toute l’énergie que Vous déployez à me rendre heureuse.
J’espère à mon tour réussir à faire la même chose et Vous épanouir en retour.
Votre infiniment Votre,
Votre dévouée,
Sakura.