« Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe rien.
Puis, il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde » – Jean d’Ormesson.
Aujourd’hui j’ai la plume un peu sauvage, elle titille, elle démange… Je lis, je me relis aussi… Parfois avec difficulté, prise entre le flot de mes émotions vécues, passées, et celles latentes, suspendues, en attente.
Je relis mes mots, puis mes maux.
Je vois mes blessures, mes cicatrices… soignées, pansées, léchées depuis tout ce temps.
Je me vois moi …il y a 2 ans, il y a un an. Et puis moi aujourd’hui.
Je N/nous vois Nous, au travers de ce temps qui glisse et ne semble pas N/nous flétrir.
Sakura… Cette jeune pousse qui a fleuri, qui doucement a ouvert ses pétales, s’est épanouie sous les rayons ardant de Celui qui la chauffe, l’échauffe, la fait croître et grandir.
Toutes ces choses qui ont fait de moi mon aujourd’hui. Ces jours passés qui ne se ressemblent pas, ceux à venir qui leur ressemblent moins encore.
Et ce matin, j’étais dehors, prise dans les frimas glacés de l’hiver, m’hasardant au détours de bois et de chemins, l’esprit ici et ailleurs à la fois. Il pleuvait, un peu. Un léger crachin diffus, juste suffisant pour faire briller les quelques feuilles survivantes de l’hiver, ou les brins d’herbes crissant parfois encore sous mes pieds à l’ombre du matin encore frais.